mercredi 9 mars 2011

Les lettres d'Emilie (ses petits sablés)


Je ne connaissais d'elle que son écriture, ramassée et tortueuse, des lignes en violet ou turquoise à l'infini, lues avec le sourire et une tasse de thé fumé ou un verre de lait de soja, bien froid.
Je savais son goût pour les enveloppes inhabituelles, les adhésifs rayés, les timbres triés, les cadeaux cachés. Je détiens d'elle des dizaines de feuillets, des photos suédoises, des lectures inédites.
J'avais rendez-vous avec elle, un jeudi parisien, et après son écriture devenue familière, j'ai découvert sa voix, à travers un téléphone, dans le brouhaha incessant d'une gare. Mon train avait du essuyer quelque retard et avait emprunté à cause de cela un chemin détourné, plus ancien et plus sinueux, mais j'ai eu la surprise d'apercevoir le parc du château de Versailles, à travers de grands arbres, et je n'ai pu m'empêcher de penser à la Marie-Antoinette de Sofia Coppola, un ruban autour de son cou blanc, qui dit adieu à son allée de tilleuls à bord de la calèche qui file vers sa perte. J'étais dans l'esprit du film, une sorte de langueur adolescente, rose pâle, nimbée de la vague certitude que la journée, exceptionnelle dans sa rencontre et sa liberté, aurait une fin.
Mais sa voix fut vive et légère, concrète et joyeuse, et me replaça immédiatement dans une autre perspective, plus vivante, plus souriante.
La journée gardera définitivement pour moi le goût d'un bol de udon fumant sur la petite table en bois brut (j'ai aimé le jaune franc de l'oeuf de caille qu'elle a versé avec un amusement réjoui dans son bouillon bouillant, mon tentoji était pour sa part un contrepoint délicieux aux bouchées de udon aspirées avec soin), celui d'un kanelbullar partagé et dévoré à la sauvette, celui enfin d'un bubble tea chaud, soja et sésame, la même commande pour les trois filles de la table du fond, à Zenzoo, où sa soeur (une célébrité, mais je n'ai pas le droit d'en dire plus) nous avait rejointes (ayant été privée de udon, elle a savouré avec classe des dim sum poulet-bambou, si bons qu'elle en a demandé une deuxième portion).
J'avoue que passer un après-midi à siroter du bubble tea en aussi bonne compagnie a quelque chose d'assez étourdissant dans son ravissement.
En vrai, elle était encore mieux que dans ses lettres, et j'osais à peine glisser un regard dans le sac en papier qu'elle m'avait confié, m'en réservant la surprise pour le retour en train.
****

Une demi-heure après avoir quitté Emilie révélant ses secrets culinaires à la vendeuse de la boutique d'Olivier Roellinger, j'étais devant la MEP et je m'appliquais à avancer à pas mesurés vers l'exposition des photos d'Hervé Guibert que j'attendais depuis si longtemps, et dont j'appréhendais en même temps la confrontation. J'ai quasiment tout lu de lui il y a presque quinze ans, tout avalé à la suite, admirant la précision élégante du style et frémissant devant le désespoir du propos. Parfois, aussi, intriguée devant la crudité des images. La lecture de son journal, sorti pendant les études de médecine, eut un curieux effet dans mon rapport à elles.
J'ai retenu mon souffle en gravissant lentement les marches irrégulières qui menaient à la galerie. Je ressentais un léger désabusement ironique: on venait de m'apprendre que les photographies y étaient interdites.
Ma seule déception fut cette visite guidée qui envahissait l'une des pièces. Un homme à l'abdomen proéminent dans son pantalon en velours vert bouteille discourait à voix haute et désagréable à un cercle de visiteurs en parka qui opinaient mécaniquement. Plus que l'embarras sonore que j'ai contourné en quittant la pièce, c'est la tristesse visuelle de cette scène, et le fait qu'on puisse tolérer un discours pontifiant devant des photographies qui appellent au silence, et à la solitude.


J'ai été saisie par un petit vertige devant ses tables de travail (machine à écrire désuète, papiers, écriture pressée, raturée, cartes postales préférées, carnets, bouteille débouchée mais encore drapée dans son papier de soie), sa bibliothèque, deux derniers polaroïds de lui (visage creusé, regard toujours vif), des photomatons dont il manque parfois une pose, son Rollei 35 mm, un panier de fraises en Italie, un bouquet de tulipes, la dernière pellicule et une photographie intitulée Les lettres de Mathieu.
Dans la petite salle noire, on diffusait La pudeur et l'impudeur, que je n'ai pas pu regarder parce que j'ai été envahie d'une tristesse immense en découvrant, sur les petits bancs face à l'écran, qu'il n'y avait que des personnes âgées qui assistaient à la projection. Je suis donc retournée contempler les tables de travail, puis les auto-portraits, le regard tremblé d'Hervé Guibert, démultiplié, qui me contemplait.
****

Après cela, j'ai un peu déambulé dans les rues parisiennes, la nuit était déjà largement tombée. J'étais un peu étourdie, j'avais l'impression d'avoir vécu deux journées, chacune exaltante à sa façon, revivifiante dans le désir qu'elles stimulaient chez moi: écrire bientôt à Emilie et écrire tout court, lui envoyer des photos et continuer à en faire, veiller aux amitiés précieuses, continuer à dessiner, voir du pays, relire Guibert. Et boire un lait de soja chaud très légèrement sucré.
Réchauffée par ces perspectives et la voix de G. à travers le téléphone, j'ai ouvert le sac en papier qu'elle m'avait confié. Entre autres choses délicates, il y avait des petits sablés que j'ai patiemment grignotés en attendant mon train. J'ai revu alors son sourire radieux devant son bol de udon, ses tempura croustillants. Je me suis demandée ce qu'elle raconterait, dans sa prochaine lettre, et j'ai espéré la voir à nouveau, avant l'été.

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30 Comments:

Anonymous Anonyme said...

20 ans déjà qu'il est mort ! ca me rend triste que seules des personnes "âgées" ... j'espère que le public était élargi à d'autres tanches d'âges et qu'il ne s'agit pas là d'un RV d'anciens combattants des années "sida" (entre autre) ; je ne sais d'ailleurs pas si H. Guibert, très souvent mal perçu, est encore connu... je me rappelle d'émissions où les mots n'étaient pas toujours tendres... quelle personnalité, quelle intensité et comme je craignais parfois de l'entendre à la fin...

9 mars 2011 à 18:51  
Anonymous Mab said...

Je me décide, enfin, à te laisser un petit mot. Je passe ici depuis décembre après m'être rendue chez ton "ancien chez toi" où j'avais pris comme un cadeau de Noël le plaisir de pouvoir te lire à nouveau. Je suis très heureuse que tu aies décidé de reprendre ton clavier pour partager avec nous ces délicieux moments.

Ton post me parle particulièrement aujourd'hui car ce matin dans le train qui me conduisait à lille en partant au boulot, j'écoutais un podcast de "L'atelier de Vincent Josse" sur Hervé Guibert, une très belle émission qui me fait regretter de ne pas pouvoir me rendre à l'expo qui lui est consacrée. L'émission est disponible sur le site de France Inter, elle devrait te plaire, il y a des archives sonores où l'on entend Hervé Guibert. De manière plus générale, je t'invite à écouter les autres émissions de Vincent Josse,mais tu connais sans doute, je trouve qu'il a le don pour nous faire vivre les univers de ces artistes à travers les ondes; Particulièrement dans une émission consacrée à Gilbert Garcin un photographe que je ne connaissais pas, et une consacrée à la comédienne Elsa Lepoivre une sociétaire de la comédie française.

Sinon je voulais également te dire que j'aime beaucoup le nom de ton blog, en le découvrant j'ai immédiatement pensé à une chanson de Mouloudji"Comme un petit coquelicot"; Ah j'aurais voulu encore te parler de petits suisses que j'ai acheté dans mon supermarché de grande distribution et vendus joliments emballés par 6 ds une petite boîte en carton; j'ai pensé à toi, je suis certaine que ça te plairait;Il faudrait que je t'envoie une photo de cette petite boîte par mail; Je file; j'avais dit un petit mot...ce sera encore râté pour aujourd'hui.

Longue vie aux coquelicots!
mab

9 mars 2011 à 21:16  
Blogger Patrick Cadour said...

Te lire me fait beaucoup plus de bien et bien plus beaucoup que le lait de soja, même sucré...

10 mars 2011 à 05:14  
Blogger Emily said...

Je n'arrive pas à dire ce que je pense donc je dirai simplement que ton écriture est sublime, émouvante, pleine de poésie et de nostalgie. Ça me rappelle un peu des films des années 60 en noir et blanc, je ne sais pas pourquoi. J'aurais adoré voir cette expo, des photos d'Hervé Guibert sont magnifiques mais quel dommage avec cette visite guidée. Comme les audioguides aux musée, cela me gâche complètement le plaisir.

J'ai lu que tu vas bientôt à NYC et je voulais te donner le lien de Luisa Weiss (the Wednesday Chef) pour ses restos préférés. Tout ce qu'elle a recommandé à Berlin était vraiment bien et je crois que ce sera pareil pour the Big Apple:

http://www.thewednesdaychef.com/the_wednesday_chef/2009/11/i-was-thinking-the-other-day-that-with-my-days-in-new-york-drawing-to-a-close-my-heart-literally-just-constricted-as-i-typed.html

10 mars 2011 à 08:10  
Anonymous V. said...

"des enveloppes inhabituelles" : ces 3 mots me parlent énormément .
Ces petits sablés sont si beaux que je peux presque en avoir le goût à la bouche .
Des personnes âgées pour Hervé Guibert ? C'est drôle, je vois cela comme quelque chose de positif , enfin d'également positif. Le WE ,il doit y avoir beaucoup plus de jeunes personnes .
Ca donne envie de prendre des photos en noir et blanc , même si on n'atteint pas la sensibilité d'H. Guibert.
Aucun rapport (mais un rapport avec New-York) : As-tu lu SYLVIA de Leonard Michaels ? J'ai adoré .
Bonne journée Patoumi !

10 mars 2011 à 08:29  
Anonymous L'affreuse said...

Ca me fait penser que je n'ai pas écrit de longues lettres manuscrites assorties de collages ou dessins depuis au moins quinze ans, c'est bien dommage. En général je les écrivais en classe (après avoir fini mes devoirs pour la veille), les collages étaient basés sur des têtes de Derrick découpées dans le télé 7 jours de la semaine précédente et les dessins complétaient le bonhomme à tête de Derrick à qui il arrivait des aventures plutôt immorales. En fait, heureusement que je n'écris plus de longues lettres manuscrites. Nous ne sommes pas égaux devant l'élégance du courrier!


A part ça les vieux visiteurs en parka, c'était un peu le genre thalassa/chorale/ chauffage à 17, non?

10 mars 2011 à 08:41  
Anonymous Anonyme said...

Décidément, chère Patoumi, vous avez toujours une exposition d'avance sur moi. Lorsque vous serez loin, fin mars, je serai à mon tour avec Hervé.

10 mars 2011 à 10:17  
Blogger Cléo said...

Je suis aussi allée à l'exposition d'Hervé Guibert Photographe samedi dernier. Les clichés d'HG m'ont beaucoup émue (ainsi que les citations au mur). Il n'y avait pas de visite guidée, ni de personnes âgées devant le film mais beaucoup de monde. Ce film, j'aurais aimé le regarder seule je crois. Après je suis allée au Café Suédois pour la première fois- même si c'est tout près de chez moi. C'était si bondé! Ca m'a mise très mal à l'aise quand cette petite vieille m'a demandé si son mari pouvait s'asseoir à ma table ; il tenait déjà son gateau et sa tasse, debout, bousculé par la foule.

10 mars 2011 à 11:58  
Anonymous patoumi said...

Anonyme: c'est ça, j'ai peur qu'on l'oublie.
Pour les personnes âgées, je ne savais pas comment dire, c'étaient des gens ridés au corps fatigué et j'ai été triste parce que j'ai pensé qu'il étaient peut-être là parce que leur fils était aussi mort du sida.

Mab: merci pour ce long et chouette message!
Je n'écoute pas V.Josse (pourquoi? mystère!), je vais donc rattraper mon retard avec plaisir.
Est-ce que les petits-suisses sont des Malo? Je les aime beaucoup (et ils font de très bonc cheesecakes), on ne les trouve bizarrement pas partout, même à Rennes.
Si tu ne vas pas à l'exposition, la monographie qui est sortie chez Gallimard est très belle et donne une idée de l'ambiance qui règne à la MEP.

Pat: hmmmm je vois, tu préfères carburer au lait ribot!^^
Non, je comprends très bien qu'on n'aime pas le lait de soja, moi c'est vraiment lié à mon enfance, il y en avait toujours chez mes grands-parents et c'était délicieux avec les beignets de banane de mamie...

Emily Vanessa: merci beaucoup pour le lien! N'hésite pas à m'envoyer ta nouvelle adresse pour que je puisse t'écrire une carte postale!
Comme toi, je suis allergique aux audioguides, ça me fait le même effet que le surimi.

V.: oui, je sens que la cote des Rollei 35 va monter!
Je ne vois rien de négatif dans la présence de personnes âgées à l'expo, ça m'a juste rendue triste, pour la raison citée en réponse au premier commentaire. J'ai été étonnée de ne pas croiser des jeunes gens en goguette, heureux d'un tel rassemblement de photos de Guibert.
Je crois que je vais aller TOUT DE SUITE jeter un oeil aux livres de L. Michaels!

L'affreuse: Derrick était d'une élégance rare.
Mais non, pas du tout, ses parents ne portent pas de parka! C'était des gens trop bizarre qui levaient le doigt pour poser des questions sur la vie intime de Guibert!

Anonyme: j'aimerais bien savoir qui vous êtes mais vous avez très bon goût! J'espère que l'expo vous plaira.

Cléo: presque personne ce soir-là. J'étais surprise aussi de ce choix, la projection à cet endroit.
Tu as laissé le mari s'installer alors? Ou bien tu as répondu "Seul mon fiancé peut s'asseoir à ma table!"

10 mars 2011 à 15:30  
Anonymous Mab said...

Oui Patoumi ce sont bien des petits suisses Malo!J'ai été surprise de les trouver dans mon supermarché d'une petite ville du Nord! Je les trouve "retro" dans leur emballage en carton, et un peu snob aussi parce qu'ils ne ressemblent pas aux autres congénères de leur rayon; Après les avoir goûter nature, je les ai dégusté avec un soupçon de sirop de liège;
Je note la monographie chez Gallimard; Tu me diras si tu as aimé écouté V.JOSSE.

10 mars 2011 à 21:41  
Blogger Cléo said...

Je n'étais pas avec lui mais avec deux filles dont Mère qui étaient en train de choisir les gâteaux ; ma table ne disposait que de trois chaises- pas de place pour le mari ; j'ai dû refuser. Ca m'a un peu gâché le moment, toute entière préoccupée : suis-je une malotrue?

10 mars 2011 à 21:54  
Anonymous V. said...

Oui je comprends, d'ailleurs j'ai ressenti la même chose il y a quelques temps quand je suis allée voir cette pièce en matinée :
http://www.lucernaire.fr/beta1/index.php?option=com_content&task=view&id=722&Itemid=56
Mais je me suis dit que c'était plus lié à l'horaire qu'à la pièce en elle-même .
J'irai visiter l'expo de photos d'H. Guibert un WE ! :)

11 mars 2011 à 13:27  
Anonymous gribou said...

J'avoue, je suis jalouse de ne pas avoir moi aussi un si joli billet.
Je me suis permise d'indiquer le chemin à suivre pour trouver ta nouvelle adresse depuis mon blog.
Je pense souvent à toi.
Bises à vous deux.
M.

14 mars 2011 à 12:51  
Anonymous patoumi said...

Mab: pas encore écouté V Josse, ouh. J'attends d'avoir l'esprit dispo. Ou alors dans l'avion pour NY? Je dévore tout Guibert en ce moment...

Cléo: mais oui, tu n'es qu'une snob malotrue! Mais je t'aime bien comme ça! (ce qui est malotru, c'est de vouloir s'imposer quand il n'y a visiblement pas assez de chaises)

V.: tu me diras ce que tu penses de l'expo?

Gribou: je ne sais pas si tu reconnaîtrai G. maintenant! J'ai dû un peu changer aussi... (le Charleston était un excellent choix!)

14 mars 2011 à 21:43  
Blogger Cléo said...

Umpf! Il se trouve que la table s'est libérée devant nous au moment où nous allions partir, dépitées. Je ne suis pas une malotrue T_T

15 mars 2011 à 15:59  
Anonymous patoumi said...

Cléo: et bien c'est à dire que tu me sembles à l'opposé de la malotrue! Vous n'avez pas profité des gâteaux alors? Pour te réconcilier avec le Café Suédois, il faudrait qu'on y aille, ensemble, en semaine.

15 mars 2011 à 17:52  
Blogger Cléo said...

Oui!!

15 mars 2011 à 22:08  
Anonymous Camille said...

Les visites guidées sont encore plus lénifiantes ici, on ne parle que de banalités et d'argent (l'obsession du "combien ça coûte ?" est tout à fait surprenante). Les uniformes de viscose grise et pulls assortis, vestes fatiguées et badges en plastique, n'ont rien à envier au pantalon velours un peu bonhomme (je ne sais pas pourquoi, j'aimerais bien imaginer une barbe un peu grise à ton personnage, pour le rendre sympathique, en faire un passionné sidéré de la docilité du public sans esprit).

17 mars 2011 à 07:18  
Anonymous patoumi said...

Cléo: je ne repasserai pas à Paris sans te voir! C'est dit!

Camille: non non non, il n'était pas du tout bonhomme, il vomissait des anecdotes people sur un ton satisfait. J'étais écoeurée!

17 mars 2011 à 14:41  
Anonymous Camille said...

Ah ! Quelle horreur ! (tout plein d'adjectif en tête, de répugnant à nauséabond, et "gruesome" aussi, dont les sonorités expriment bien le contenu) - j'ai un ami qui a systématiquement des boules Quies sur lui, et il me semble qu'elles seraient essentielles dans ce genre de situation.

17 mars 2011 à 18:04  
Anonymous Marjane said...

Je trouve qu'il y a quelque chose de magique qui se produit à la lecture d'une lettre qu'une personne qu'on apprécie ou qu'on aime à pris le temps d'écrire de sa plus belle plume, de cacheter tendrement et parfois de presser contre son coeur avant de la poster. C'est malheureusement quelque chose qui devient rare et d'autant plus précieux. Une de mes amies les plus chères s'est installée à Rennes (je lui ai conseillé le Tire Bouchon en lui disant d'y aller "les yeux fermés, je tiens cette adresse d'une source sûre"), cette triste séparation est adoucie par la joie que me procure la correspondance que nous entretenons (d'ailleurs j'écrivais enfant des lettres à mes ami(e)s et quand je suis d'humeur nostalgique je me prends à les relire).

Je vais dimanche voir l'exposition d'Hervé Guibert (est-ce complétement fou d'espérer être seule???).

Après avoir lu ton article j'ai pensé "ce qu'elle m'a manqué quand j'ai lu qu'elle n'écrirait plus"(je sais qu'écrire ça peut sembler impudique mais je trouve ton écriture si poètique).

17 mars 2011 à 20:25  
Anonymous patoumi said...

Camille: je penserai aux boules Quies parce que l'autre grand truc qui m'énerve (avec les visites guidées, le parmesan râpé en sachet et les films en VF -entre autres), ce sont les conversations foireuses qu'on peut entendre dans les files d'attente du cinéma (genre ce type insupportable dans Annie Hall), j'ai beaucoup de mal à rester calme quand j'entends des théories douteuses sur tel ou tel metteur en scène...

Marjane: je ne trouve pas ce petit mot impudique mais très délicat.
J'ai beaucoup d'affection aussi pour les correspondances, j'ai à la maison trois très grandes boîtes remplis de lettres d'amis (et parfois aussi d'inconnus) et j'adore toutes ces enveloppes colorées, les timbres, les sentiments envoyés.
A Rennes, il faut absolument aller déjeuner à Mizuna parce qu'ils ferment définitivement la semaine prochaine... Si ton amie a besoin de conseils ou d'adresses, il ne faut pas hésiter à m'écrire. Et si un jour tu viens la voir, n'hésite pas à faire signe...
Tu me diras ce que tu as pensé de l'expo?

17 mars 2011 à 22:14  
Anonymous Camille said...

Il y a pire que le parmesan râpé en sachet, il y a le Grana Padano en sachet, qu'on sert en disant "tu veux un peu de parmesan?"
Cela dit, files d'attente ou pas, les conversations idiotes-qui-se-veulent-brillantes m'effraient.

17 mars 2011 à 22:20  
Anonymous Anonyme said...

je ne savais pas que Mizuna fermait ... mon amie Domi qui est une habituée doit être désespérée..
quant aux boules Kyes, j'ai un avantage sur toi je verrouille mon appareil auditif et je suis dans ma bulle !!

18 mars 2011 à 10:48  
Anonymous patoumi said...

Camille: surtout sur des pâtes pas triées sur le volet^^

Anonyme: je suis moi-même super déçue! Plus de chouette restaurant japonais à Rennes! Et en plus, la personne qui va les remplacer ne fait pas du tout envie, bouh.

18 mars 2011 à 12:06  
Blogger Gracianne said...

Je déteste le grana en sachet.
Et j'aime bien les lettres manuscrites aussi, beaucoup. En voie de disparition, mais si précieuses.

19 mars 2011 à 22:12  
Anonymous Marjane said...

L'exposition fut bouleversante, comme "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" lorsque je l'avais lu la première fois( je souffre peut être d'hypersensibilité en ce moment)et captivante, le film et le bureau surtout. Il n'y avait pas foule (le dimanche à l'ouverture) ça m'a soulagé, parfois je peux avoir du mal à retenir mes émotions.
Mon amie déjeunera chez Mizuna mercredi, merci beaucoup pour l'info et l'adresse(maintenant je suis jalouse de ne pas avoir la possibilité de la tester!)

"Et si un jour tu viens la voir, n'hésite pas à faire signe.."
Merci(parce que je n'aurais pas osé le proposer), je n'hésiterai pas alors ;).

21 mars 2011 à 14:23  
Blogger Léna said...

Que de fermetures ; Mizuna, doux souvenirs de sa glace au sésame noir, au yuzu et ses cheesecakes. Que va faire ce joli couple maintenant ?

As-tu des nouvelles de Bis Morgen ? - effectivement étrange que le site soit toujours actualisé, et que rien n'y soit mentionné.

Ah, et puis, je me suis offert 'le roman' de Sylvia Plath. A la caisse, le libraire m'a dit " Formidable !".

(Ah - bis - et puis, non, je suis à Paris ; juste à Rennes pour de rapides week-ends, de temps en temps) ; (d'ailleurs, je m'ajouterai bien à la liste - sollicitée - des rendez-vous parisiens).

21 mars 2011 à 14:53  
Anonymous Anne-Cé said...

Joli zeugma :)

21 mars 2011 à 16:25  
Blogger patoumi said...

Gracianne: je milite activement contre la disparition des lettres manuscrites!

Marjane: je viens de relire A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie (après avoir lu le dernier livre de Mathieu Lindon), j'avais oublié le passage où il se rend dans les bâtiments désaffectés de Paul Bernard, qui m'a fait frissonner.
C'est chouette que l'expo t'ait plu, j'y ai retenu des larmes aussi.

Léna: vous me direz pour Sylvia Plath... Je vous dirai pour Paris!
Pas de nouvelles de BM...
Triste pour Mizuna... mais eux semblaient vraiment soulagés et impatients de commencer autre chose (mais quoi? je ne sais pas non plus)

Anne-cé: merci!

22 mars 2011 à 01:16  

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